C'est à l'hôpital, alors que Livia s'était cassé un bras/un pied/une jambe/un doigt qu'elles se sont rencontrées. L'une infirmière, curieuse et bavarde, l'autre souriante et optimiste, elles ont naturellement tissé un lien amical, profitant de ce désagrément pour le rendre plus agréable par des discussions sincères et humaines. Au fil des jours, Rhoda et Livia se sont découvertes quelques affinités, et elles ont fini par reprendre contact dans la vie de tous les jours, à la sortie de l'hôpital de cette chère tête en l'air. Elles demeurent amies, même si ni l'une ni l'autre ne saurait nier cette évidente alchimie qui les lie. Livia voit sans doute là un moyen de tenter une nouvelle expérience féminine, quand à Rhoda, elle reconnait l'attirance que la belle blonde lui inspire. Affaire à suivre au fil des rencontres et des sms.

C'est au cirque que Maykana a trouvé refuge après la disparition de sa soeur. Elle y passait beaucoup de temps devant la cage des animaux, les spectacles des clowns, voyant en ces singeries un moyen de penser un peu à autre chose qu'à ses craintes et ses peurs. C'est là-bas qu'elle à rencontré Rhéa. Presque immédiatement, elles se sont liées d'amitié. Une amitié particulière, toutefois, car exclusivement dans le doux cocon du cirque. Là-bas, elles se racontaient tout, devenaient confidentes et si proches qu'on eut dit qu'elles se connaissaient depuis toujours. Mais dès que la vie reprenait, elles ne pensaient plus vraiment l'une à l'autre. Puis meurt la soeur de Rhéa. Maykana l'a beaucoup aidé a dépassé ce drame, à aller de l'avant et à surmonter la rébellion qui s'imposait. Elle l'a incitée à quitter le cirque et sa famille pour vivre une vie plus saine dans le véritable monde. Toutefois, maintenant que Rhéa est devenue fleuriste dans la vraie ville, le rapprochement géographique semble les éloigner. Maykana vient de moins en moins souvent la voir, maintenant qu'elle a quitté le doux cocon du cirque, et ne l'aide pas autant qu'elle l'avait promis. Quant à Rhéa, elle se sent trahie par cette qu'elle croyait son amie.

Ils étaient fais pour se rencontrer. Tous deux d'une franchise exaspérante, Maja et Ferdiad se sont vus pour la première fois à l'hôpital où la demoiselle s'est retrouvée pour une raison x ou y. Immédiatement, elle a vu le pendentif en forme de croix qui trône sur le cou du médecin, s'est exclamée : « Sérieux, comment on peut croire à ses trucs là ! La religion. » Elle n'aurait pu placer plus de mépris dans un seul mot. La dispute a fusé. Pourtant, ils se sont trouvé de nombreux points communs ce jour-là : une grande gueule franche et hautaine, un sale caractère un peu fou, une fâcheuse tendance à vouloir le dernier mot. C'est sur cette désastreuse rencontre qu'ils finirent par tisser un lien très fort à mi-chemin entre la paternité et le protectionnisme auxquels ils se plient allégrement tous les deux. Maja sait qu'elle peut retirer beaucoup de cet homme un peu étrange, un peu unique, un peu marginal, et le respecte énormément. Un lien filial ponctué de débats un peu fous et de violentes disputes, parfois. D'accord, souvent.