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 Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».

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Sheena T. Jackson

Sheena T. Jackson


◭ messages : 1772
◭ arrivé(e) le : 27/12/2013

Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  Empty
MessageSujet: Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».    Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  EmptySam 28 Déc - 22:00




Braam & Sheena

Braam & Sheena|Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler»|


Première tentative. Le moteur gronde et s’arrête. Deuxième tentative. Il toussote, démarre et s’éteint. Troisième tentative. Plus rien. Néant. Pas un bruit, si ce n’est peut-être celui de ma déception. Ma voiture, synonyme de liberté, est en train de rendre l’âme. Dorénavant, aucun mensonge ne me permettra d’aller bosser, de me droguer ou, plus simplement, de sortir. Et, face à ce constat, je sens une épine, longue, acérée se planter dans mon pied. Comment vais-je faire ? Comment vais-je pouvoir continuer à vivre avec un minimum d’indépendance ? Il me faudra trouver une solution et au plus vite. Je n’ai pas les moyens pour n’importe quelle poubelle, quand bien même ferait l’affaire. « Putain, fais chier. Ce n’est pas possible… Le sort s’acharne… » m’exclamais-je en tirant sur mon bonnet, le jetant sur la banquette arrière. Je pestais de tout mon cœur, de mon être, je me sentais prisonnière.

Récupérant dans la poche de ma veste de velours noir, j’ai allumé une cigarette. Je cherchais à me détendre. Or, je savais que sans je n’y parviendrais pas sans une solution à court terme pour me rendre au boulot. La seule qui me vint à l’esprit est de téléphoner à ma marraine qui, sans trop poser de question, me déposa devant mon lieu de travail… Quinze minutes après l’heure cependant. Elle ignore tout de la ponctualité. « Merci. Je file je suis en retard et je vais me faire engueulé » m’excusais-je en quittant le véhicule. « Oh, tu répondras à tes amis qu’il vaut mieux tard que jamais n’est-ce pas ? » Sauf que je ne suis pas là pour m’amuser, mais pour quelques deniers durement gagnés. Aucun patron n’est heureux que l’un de ses employés ne soit en retard.

« Tu es en retard Sheena. » me crie ma Natalia, ma responsable, tandis que je me presse à prendre mon service au bar. Elle m’agaçait déjà. Deux ans que je lui suis loyale pour quelques misérables dollars, deux ans que je suis toujours à l'heure, jamais malade et deux ans qu’elle me traite comme si j’étais une gourgandine d’intellectuel cherchant à payer ses études en bossant les week-ends. Bon sang, si elle savait. Si elle savait que mes parents subviennent à mes besoins et que ce job n’est justifié que par mes addictions : cocaïne, alcool, pilules et acides. Je ne suis pas certaine qu’elle me garderait, d’autant qu’elle semble m’avoir engagée pour faire plaisir à Braam. Elle le connaît bien visiblement. Peut-être même lui était-elle redevable. Malgré ce lien indéfectible qui nous unit, lui et moi, je n’ai jamais posé la question cependant. Après tout, cela ne me regardait pas vraiment. « Je suis désolée. Panne de voiture. Je crois que cette fois, elle est bonne pour la casse » m’excusais-je un peu mal à l’aise tandis que je rejoins collègues et supérieure derrière le zinc. « Il serait peut-être temps que tu l’envoies à la casse » me répliqua Alicia. Que répondre ? C’était tellement vrai. La vieille Ford de mon père ne m’amènera plus nulle part entière. « Il faudra te ramener ce soir, je suppose… » ajouta alors Natalia, l’horrible bonne femme qui, à chaque mot, se rendait plus détestable à mes yeux qu’elle ne l’était déjà. « Ce n’est pas la peine. On viendra me chercher ». « Très bien, au travail maintenant. Occupe-toi de la table là-bas. »

***
J’enchaînais les commandes, servais bières, rhums et alcools forts sans jouir d’un seul quart d’heure – que dis-je, une seule seconde – de répit. Je n’en pouvais plus. Mon service prenait fin dans deux heures et, ce soir, elle m’apparaissait comme une longue et douloureuse éternité. « Dis ma jolie, tu ne nous servirais pas un peu de ton cul pour le désert ? » se permet un jeune homme au regard lubrique. Il m’arracha un soupir dépité. J’avais beau être habituée à ce genre de goujaterie, elle me désespérait toujours autant. « Je suis désolée, je n’en ai plus. Repassez demain. » lui assénais-je faussement sympathique, un doigt d’honneur en prime, en véritable cadeau de la maison. « Je n’en peux plus. Ces gens sont trop cons. », me plaignis-je en approchant du bar sans vraiment regarder celui qui s’y installe avec nonchalance. « Allez. Reprends-toi ma belle. Et puis regarde, ce n’est pas ton pote là ? Putain, mais quel beau mec. » La spontanéité d’Alicia m’arracha un sourire. Un sourire sincère qui lui valut la promesse qu’un jour, je le lui présenterai. Peut-être même ce soir. Pour l’instant, j’avais mieux à faire.

« Coucou mon chou… » lui lançais-je tandis que je saisis dans le comptoir la boisson préférée du jeune homme. « Tu t’ennuyais que tu es venu te perdre ici ? »  






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Braam Jagaciak

Braam Jagaciak


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◭ arrivé(e) le : 28/12/2013

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MessageSujet: Re: Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».    Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  EmptyDim 29 Déc - 13:24


sheena et braam

Dans l'immense grisaille silencieuse, des vagues dansaient sur ses paupières. Au loin, un mince filet de poussière se posa sur la crasse et la saleté. Un grognement transperça le silence et résonna quelques instants à travers la pièce. L'obscurité commençait à devenir froide et pourtant, un vent chaud faisait onduler les rideaux. Personne ne s'était mouvé en ces lieux depuis longtemps déjà. Personne n'avait jugé bon de retirer la couche de poussière et les mégots de cigarettes qui régnaient fièrement au bord de la table. Une bouteille d'alcool renversée et une flaque inconnue étaient étendues sur le sol, avec une forme indistincte. Braam vit aux fenêtres l'obscurité. « putain, déjà. » souffla-t-il, au creux de ses lèvres. Il était incapable même de se redresser, tant son cœur le martelait à chacun de ses battements. Il se laissa glisser au sol, s'agrippa au lit. Toujours faible, il s'avança avec nonchalance vers l'interrupteur. Les couleurs vives et la lumière dorée le saisirent subitement. Illuminé par l'éclairage, il chavira. Sous le halo jaune de la lampe, il parût étrangement pâle et faible. Une nouvelle fois, il grogna. Lentement, il retira ses vêtements, jusqu'à ne former plus qu'une silhouette floue.  Il se glissa sous l'eau chaude qui jaillissait de la douche et savoura le contact du liquide sur sa peau. Quelques perles d'eau se mêlèrent à ce qui lui semblait être des larmes. Il rit et ce rire l'horrifia, bien plus que la situation en elle-même le terrifiait. Il se raidit. Quand enfin il eut l'impression que son corps se brisait en des milliers de morceaux, il sortit. Il s'arrêta quelques instants devant le miroir, admira son reflet, mort. Il pouvait aisément se persuader que l'horrible ombre qui se dessinait sous ses yeux n'était pas lui. Mais il ne pouvait pas se mentir, pas ce soir, par lorsqu'il était sobre. Un râle s'échappa d'entre ses lèvres et sa main heurta son reflet. Le verre se fendit et l'image qu'il projetait de lui-même se fracassa en d'horribles morceaux. « espèce de petit enfoiré. » susurra-t-il à lui-même. Il passa une main tremblante dans ses cheveux, songeant que le manque était fort. Il en avait besoin, il en avait besoin maintenant. À toute vitesse, il traversa la chambre et enfila ceux qui lui tombaient sous la main. Sous l'effort, il grogna. Quand il se jugea convenable, il appuya sur l'interrupteur. La sombre forme de sa silhouette se détacha dans l'encadrement de la porte et il sortit.  Au loin, dans la nuit, il oscilla faiblement. 

Plus tard, quand il eut finalement atteint le bar, il lui sembla entendre des grognements. Il s'arrêta au bord de la route, ses pieds restèrent figés sur le bitume. Il écouta la mélodie des klaxons qui résonnaient à quelques mètres de lui. L'un d'eux lui donna la sensation d'être percuté, il s'écarta de la route et manqua de tomber. À travers la nuit noire, il lui sembla entendre un rire. « sale con. » murmura-t-il. Au loin, la façade du bar se dessina. Il accéléra le pas, tandis qu'un rire malsain résonnait toujours dans sa tête. Il lui sembla que le monde n'était plus qu'un vaste étang rempli de mecs comme lui. Tous des salauds. Il sursauta et sa main frôla la poignée de la porte. Il prit quelques secondes pour calmer le tambour qui cognait contre son torse et finalement, il entra. Partout, il n'aperçut que des visages d'hommes, hantés par l'alcool. Il se reconnut dans bon nombre d'entre eux, et pendant quelques secondes, il se détesta. Un léger parfum d'alcool dansa autour de lui, ses muscles se raidirent. Il lui sembla entendre dans le ciel, l'orage gronder, mais ce n'était, en réalité, que son cœur qui le frappait un peu plus. Il sortit une cigarette d'une poche et il la posa sur ses lèvres fendues. La douleur d'un coup reçut quelques heures plus tôt le secoua, il se crispa. Devant lui, une immensité de chair et d'oubli l'appelait. Il s'avança au travers de la pièce et gagna le comptoir. Il s'agrippa à celui-ci comme un marin perdu s'agrippait à l'espoir. Il chercha dans l'une de ses poches un briquet qu'il avait égaré la veille. « magnifique. » grogna-t-il. Il rangea sa clope, le sang martelait ses tempes. Il avait l'impression que les murs l'écrasaient et qu'autour de lui, tout n'était que poussière. « coucou, mon chou… » entendit-il. Il redressa vivement la tête, ses lèvres lui arrachèrent un sourire. « tu t’ennuyais que tu es venu te perdre ici ? » dit-elle. Il haussa un sourcil car elle n'était que trop proche de la vérité. Ses doigts vinrent caresser le comptoir, il émit un faible rire. « pas si perdu que ça, sinon les jolies filles ne seraient pas au rendez-vous. » Il sentit une drôle de sensation l'envahir, comme s'il avait oublié que ce soir, il n'allait pas bien. Il posa une main crispée sur le bois lisse et observa Sheena faire son travail. Pas une seule seconde, il ne quitta le verre de ses yeux fatigués.


Dernière édition par Braam Jagaciak le Lun 30 Déc - 16:44, édité 2 fois
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».    Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  EmptyDim 29 Déc - 21:17




Braam & Sheena

Braam & Sheena|Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler»|


Devant son sourire peu avenant, son rire trop faiblard et sa réponse inconséquente, j’interromps mon geste pour le dévisager. Aucun doute possible. Il n’est pas serein. Ses yeux, cerclés de noirs, contrastent trop avec la pâleur de sa peau. Son teint est blafard et son regard brille de lassitude. Ses mains, posées sur le zinc, me semblent crispées, peut-être même tremblantes. Ce soir, il n’est rien d'agréable chez mon ami séducteur et il m’inquiète. Contre quels maux a-t-il troqué sa joie de vivre, tout factice soit-elle ? Quel genre de fardeau porte-t-il sur les épaules ? Nous plions tous sous le lest d'une croix. Aujourd’hui, la sienne est sans aucun doute plus pesante qu’à l’accoutumée. A sa mine penaude, je devinai instantanément qu’une bonne rasade le soulagerait quelque peu. Aussi ai-je déposé devant ses pupilles anormalement vides un verre et une boîte d’allumettes. « Tiens, tu en auras bien besoin. J’arrive… on m’appelle. » expliquais-je tandis qu’un pilier de comptoir s’épuise dans de grands signes de la main. Deux heures qu’il était là. Deux heures qu’il picolait au point d’oublier son prénom sans jamais omettre le mien. « Juste un verre et un numéro de téléphone… s’il te plait. » répétait-il inlassablement. Moi, je l’éconduisais le plus gentiment possible, lui laissant toujours une once d’espoir, celui suffisant pour qu’il commande encore. L’aménité est une clause du contrat. « Et voilà, le cognac de Monsieur. » J’étais aussi payé pour ça : pousser à la consommation.

Tandis que je récupère les quelques dollars abandonnés à mon attention, je prends unilatéralement la décision de m’accorder une pause. Certes, par politesse, j’avertis ma collègue qui, de sa moue contrariée, me rappelle ma promesse précédente. A chaque visite de Braam, elle insiste lourdement afin que j’endosse le rôle ingrat d’entremetteuse. Or, aujourd’hui plus qu’un autre soir, le moment serait mal choisi. « Han han. Pas le bon jour, crois-moi. » refusais-je catégoriquement en me servant un Martini. « La prochaine fois, promis. » Saisissant mon verre et mon paquet de cigarettes, j’entrepris de rejoindre Braam pour l’inviter, d’un signe explicite de la tête, à poursuivre cet entretien dehors. J’avais besoin d’air. Lui aussi. Probablement. Je me frayai un chemin parmi la foule suintante de transpiration et imprégnée d’alcool, dégoutante de débauche. Dans ce bar à la clientèle exclusivement masculine, concentre en son sein la crasse purulente de ce monde en perdition. J’ai beau m’adonner à toutes les formes d’excès – d’aucunes ne font l’exception – je ne m’y sens pas vraiment à ma place. J’exècre devoir me faufiler furtivement pour éviter les porcs de cette basse-cour humaine pour repousser les lourdaudes tentatives d’approche des croquants malintentionnés. Aussi, bien que happée par les rires tonitruants de quelques passants, par la symphonie jouée par les klaxons et les bruits de moteurs, soupirais-je de soulagement de respirer un peu d’air frais. À l’intérieur, l'atmosphère empeste l’âcre fumée des cigarillos, cigares... et l’âpre de l’alcool bon marché.

J’allumais machinalement une cigarette quand Braam m’a finalement rejoint et une œillade oblique suivante, mes soupçons se vérifièrent. J’aurais juré que sa noble stature ployait sous un faix en béton armé. Lourd. Pesant. Mu par un sentiment à mi-chemin entre l’ignorance et l’impuissance, j’ai cherché les mots adéquats pour l’inciter à quelque déclaration nécessaire pour obtenir mon aide. Je ne ménagerais pas mon effort d’ailleurs. Je le soutiendrais de mes faibles forces et je porterais volontiers la moitié de ses angoisses pour que s’efface de ses grands yeux cette perceptible lassitude. « Tu tires une de ces têtes. Six pieds de long. Même ton sourire pue l’hypocrisie. Qu’est-ce qui ne va pas Braam ? » Se fermerait-il comme une huître devant cette insolente franchise que je ne lui en tiendrais pas rigueur. Moi-même, à cette évidente impertinence, je répondrais avec cynisme et mépris. Je ne crains rien pourtant. Je ne suis à la fois tout et son contraire. Pour nous, coutumiers de longues révélations, pareilles brusqueries ne sont que bagatelles. Bêtises. Peu de choses. La confiance est la règle unique de notre relation. « Plus je te vois, plus je te sens loin, à des kilomètres de moi… de tout. Et je n’aime pas ça. Dis-moi, il se passe quoi là ? » Rangeant les Marlboro dans ma poche – non sans le lui avoir au préalable présenté – j’observai un profond silence, refusant de l’oppresser. Néanmoins, mes pupilles inquiètes sont cadenassées aux siennes… elles sont comme une invitation. Une incitation. Elle brille d’une supplique claire et précise : rassure-moi.




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Braam Jagaciak

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MessageSujet: Re: Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».    Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  EmptyLun 30 Déc - 16:43


sheena et braam

Ce soir-là, l'ivresse était la seule chose qui le consumait. Ses peurs et ses remords étaient, depuis longtemps déjà, un lointain souvenir. Il ne voulait plus se laisser effrayer par ses maux, par ses visages qui le terrifiaient. Il ne voulait plus accepter de coups ; il en avait déjà trop reçu. Et il savait que, dans ces moments-là, seul le parfum amer de l'alcool comptait. Il avait besoin de faire taire cette soif, aujourd'hui plus qu'un autre jour. Par-delà le comptoir, il entrevit des ombres se découper sur les murs ; il s'y perdit quelques secondes. Le temps sembla se transformer en une nuée de cendres et son regard devint subitement vide. L'appel de la boisson résonnait à ses oreilles et l'envie d'y résister n'était que trop absente. Il savait que céder n'était pas digne d'eux, mais il ne pouvait plus tenir. Des images de son passé lui revinrent à la mémoire et il sentit sa jambe trembler. C'était un visage féminin qui le hantait depuis le commencement et avec lui, venait un rire mauvais. Ce n'était pas un rire réconfortant, mais plutôt un rire perçant et moqueur. Au loin, une voix le fit sursauter. « Tiens, tu en auras bien besoin. J’arrive… on m’appelle. » dit-elle. Il frémit et il se rappela. Son regard croisa celui de Sheena un instant puis, il fixa le verre. « merci, ma belle. » chuchota-t-il, sans même s'apercevoir qu'elle était déjà partie. Il était seul, seul avec lui-même et ses démons. Il haussa un sourcil, toujours immobile. Il avait soif, et c'était une soif insatiable. Presque inconsciemment, sa main s'empara du verre. Il le serra si fort, qu'il eut peur qu'il se brise. Il fit tournoyer le liquide quelques instants, savoura les ondulations de l'alcool puis, il l'apporta à ses lèvres. Un sentiment d'ivresse et de liberté profonde s'empara de lui, il se sentit vibrer.

Bientôt, son verre fut fini. Il resta quelques instants immobile, à en admirer le fond. Quelque chose attira finalement son attention. C'était une boîte d'allumettes, rien de plus simple. Pourtant à sa vue, il sentit une nostalgie profonde l'envahir. Des allumettes, il en avait utilisée pour fumer sa première clope avec la fille de ses souvenirs. Ça avait été une période sombre et y penser lui donna un air étrangement grave. Il en fut presque vieilli. Vite, il se racla la gorge et détourna le regard pour chasser cette image. Il ne voulait pas penser à elle, il ne la voulait plus. « putain. » souffla-t-il. Il n'avait pas envie de gâcher sa soirée à déprimer pour de pareilles conneries. Derrière le comptoir, il vit Sheena qui l'invita d'un signe de la tête à s'en aller. Il lui fit un clin d’œil, accompagné d'un léger sourire. Alors, il prit les allumettes et les rangea dans sa poche. C'était tant pis pour celui à qui elles appartenaient. Ce soir, il aurait besoin de bien plus d'une flamme pour se forcer à oublier. Fumer, c'était ça le remède à ses soucis. Laisser la fumée le détruire, le feu le consumer. Au fond, l'alcool c'était un plaisir de plus. Et ce soir, comme tous les autres soirs, il allait avoir besoin de beaucoup de plaisir pour se laisser aller. Il jeta un dernier coup d'oeil aux bouteilles rangées derrière le comptoir et il s'en alla. Quand il passa la porte, Sheena était en train d'allumer une cigarette. Il se dit, presque instinctivement, qu'elle était belle sous la lumière de la lune et il se rappela l'étrange requête qu'elle lui avait imposée. Putain, sur le coup, il y avait pas cru. Mais Sheena, elle n'était pas une fille comme les autres et il le savait. Elle était forte, lui, il était faible. C'était peut-être pour ça qu'ils s'entendaient bien et qu'ils s'aimaient autant. Il eut envie de rire, mais au fond, il se demanda s'il était vraiment d'humeur à rire. Non, il n'avait pas envie. Il sortit d'une poche une clope et l'alluma. « Tu tires une de ces têtes. Six pieds de long. Même ton sourire pue l’hypocrisie. Qu’est-ce qui ne va pas Braam ? » Il haussa un sourcil, songeant qu'il détestait quand Sheena avait raison. Il ne voulait pas volontairement être de mauvaise humeur, c'était l'alcool qui lui faisait ça. C'était le malheur qui lui infligeait ça. Ce n'était pas lui. Lui, il y était pour rien. « Plus je te vois, plus je te sens loin, à des kilomètres de moi… de tout. Et je n’aime pas ça. Dis-moi, il se passe quoi là ? » Il baissa la tête, presque honteux. Sa cigarette en main, il se frotta les yeux. Il détestait vraiment quand elle lui posait ces questions, mais il savait qu'il en avait besoin. Il ne pouvait pas éternellement pleurer sur son sort, même si c'était tentant. « Tu sais comment sont les Jagaciak, ce n'est pas digne d'nous d'apprécier la vie. » dit-il, aussitôt. Il avait envie de lui parler de ses problèmes d'alcool, de ses problèmes avec les filles et en particulier avec l'une d'elles. Mais il ne pouvait pas se forcer ; les mots ne voulaient pas sortir. Il avait toujours été un salaud, c'était même dans le sang. Il n'aimait pas quand tout se passait bien et il en venait souvent à se demander s'il ne voulait pas être malheureux. Une nouvelle fois, il se frotta les yeux du revers de la main. Il n'aimait pas faire ce geste, c'était signe de sa nervosité. « Mais si ça peut te réconforter, j'suis ravi de te voir. » lui dit-il. La flatterie, ça avait toujours été son petit secret. Au fond, il savait que ça ne marchait pas avec Sheena ; ça ne pouvait pas marcher avec toutes les filles. Mais au moins, il disait pour la première fois de la soirée quelque chose qu'il pensait réellement.
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Sheena T. Jackson

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MessageSujet: Re: Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».    Braam & Sheena | Un jour l'amour demande à l'amitié: «pourquoi existes-tu?» - et l'amitié lui répond: «pour sécher les larmes que tu fais couler».  EmptyLun 6 Jan - 19:55

Sheena T. Jackson a écrit:



Braam & Sheena

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Alors que nous nous faufilions entre ces hommes et ces femmes massés les uns contre les autres, une fois, une fois seulement, j’ai jeté un coup d’œil par-dessus mon épaule pour m’assurer que Braam me suivait bel et bien. Si je le perdais de vue, nul doute qu’il se laissera happé par une jeune jolie jeune fille. Je ne le retrouverais certainement pas et j’y perdrais alors le plaisir de sa visite. Je ne suis pas jalouse, pas en ce qui le concerne. Toutefois, je tiens à lui consacrer mon quart d’heure de pause, inquiétée par sa mine déconfite. Une discussion s’impose. Une discussion qu’il tentera, non sans mal, d’éviter par tous les moyens. Malicieux, il éludera chacune de mes questions par une pirouette, qu’il s’agisse d’un sourire ou d’un trait d’humour. Puis, confronté à mon entêtement, lassé de m’entendre insister, il finira par s’oublier en confidences. Souvent, bien que je sois incapable d’apporter de concrètes solutions à ces tourments, je m’épanche à mon tour après quelques mots d’encouragement. J’ai foi en Braam. J’ai en lui une totale confiance. Après tout, n’est-ce pas au cœur de ses bras que j’ai tenté de soigner le plus terrible de mes chagrins d’amour ? N’est-ce pas lui, que j’ai à peine brûlé pour une étreinte savoureuse destinée à effacer le goût amer de la trahison, a inutilement tenté de me guérir d’Orphée ? Pour nettoyer ma peau du parfum entêtant que mon ex laissa sur ma peau, j’étais prête à tout à l’époque et, si je ne suis pas persuadée d’en être encore capable aujourd’hui, je ne regrette rien. Je pense que, d’une certaine manière, malgré ces airs bourrus et renfrognés, Bram me rassure. Un clin d’œil, un sourire, un regard tendrement amical et je me sens toujours beaucoup mieux. Finalement, cette relation, que nous partageons, j’aurais souhaité la vivre avec mon frère. Dommage qu’il soit têtu, buté et qu’il ne voit jamais en moi que l’enfant aux couettes blondes qui, durant son enfance, se cachait dans ses pantalons. Bon sang ! C’est tellement loin.

Tandis que je soupire à peine une bouffée de nicotine, je prends des nouvelles de cet ami de longue date. Je cherche à tranquilliser mes angoisses à propos de ce regard vide et de ce sourire éteint. Supporterait-il les méfaits d’une gueule de bois qu’il soigne par le mal ? Souffrirait-il de la lassitude ou de l’annonce inopinée d’une mauvaise nouvelle ? Se serait-il querellé avec sa sœur ? Avec une autre amie ? Un ami ? Une maîtresse qui refuserait de comprendre qu’il est homme d’un soir, pas d’une vie ? J’imaginai, à tort, que je ne tarderais pas à le savoir. Quelques questions savamment posées et le tour serait – devrait – être joué. Malheureusement, bousculant mes convictions, le jeune homme tournerait presque en dérision mes inquiétudes. S’allumant nonchalamment une cigarette, il hausse un sourcil que j’aurais juré contrarié et, l’espace d’un instant, j’ai songé : « Bougre d’imbécile. Pourquoi faut-il systématiquement que je t’arrache les vers du nez. » À défaut, j’insistai un peu, réprimant un furieux désir de le secouer, qu’il réagisse autrement que par l’humour. « Ah ah. Très drôle. En l’occurrence, je te demande d’apprécier la vie, je te demande pourquoi tu as l’air aussi las aujourd’hui. À ça, tu peux répondre tout de même non ? » reprenais-je en feignant l’agacement alors que sa réplique m’amusa davantage que le contraire. Aussi, une grimace mutine et une œillade complice plus tard, je l’incitai tout de même à faire un petit effort, pour moi, au nom de toutes ces fois où il a sauvé mon moral du naufrage.

Face à ces vaines et maladroites tentatives de flatteries, je ne peux réprimer une envie de rire aux éclats. « Très malin Jagaciak. Vraiment. Très malin. » ironisais-je avant d’avaler une gorgée à mon verre, verre traînant sur la devanture de la vitrine. Certes, je ne doute pas qu’il se cache une pointe de sincérité derrière le propos. Moi-même, je suis enchantée de le voir. Ces dernières semaines, une éternité nous séparait. Néanmoins, s’il n’était pas lui et s’il ne s’agissait pas de nous, j’aurais volontiers jugé ses essais comme des bassesses. Je ne cède pas à la flatterie, je l’utilise trop souvent. Combien de fois n’ai-je pas usé de l’artifice pour détourner les interrogatoires de mon frère à mon avantage ? Au cœur d’une embarrassante discussion, il suffit de glisser à Lloyd que sa dernière acquisition vestimentaire est de bon goût pour qu’il oublie l’objet même de son intrusion dans ma vie privée. Évidemment, je le soupçonne d’être moins dupe qu’il n’y paraît. Je ne doute pas qu’il puisse frapper au moment où je m’y attends le moins. Cela fonctionne cependant. Durant un temps, j’ai la paix, et c’est tout ce qui m’importe. « Tu sais, je suis ravie de te voir aussi. Mais, je le serais encore plus si tu arrêtais ce petit jeu tout de suite et que tu allais droit au but. Ou je t’attache au comptoir jusqu’à ce que j’ai fini… que je puisse te torturer jusqu’à ce que tu parles quand on sera seuls. » Fausse menace à laquelle s’ajoute les preuves de notre connivence « D’ailleurs, à ce propos… » repris-je de ce ton significatif du service que l’on s’apprête à demander. « Tu as l’intention de t’éclipser dans l’heure ou tu crois que tu pourrais me ramener chez moi ? Ma voiture est tombée en rade. Elle est perdue quelque part au milieu de Phoenix… » Et je n’ai pas envie d’appeler un taxi, pas non plus envie de prendre un bus à l’heure tardive à laquelle s’achèvera mon service, et je ne suis pas certaine qu’il serait de bon ton de déranger Edwin. Du moins, je crois. Je n’en suis pas sûre. Je doute de tout pour le moment.





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