la petite histoire

l'expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs

Tu étais allongée au sol, les carreaux tâchés de quelques gouttes de sang, tu saignais du nez, ton père venait encore de t'attraper, tu n'avais pas fait ce qu'il t'avait demandé, tu lui avais tenu tête, chose à ne pas faire, en guise de réponse il t'avait cogné. Ta sœur n'était pas là, tu ne sais pas où se trouvait ta mère, de toute façon cela ne changeait rien, tu étais seule face à cet être immonde, tu avais beau lui hurler d'arrêter, il y prenait bien trop de plaisir, il continuait à s'en faire saigner les phalanges, ah non, s'était ton propre sang, tu tentais de te cacher le visage à l'aide de tes bras, mais il avait réussi à cogner contre ton nez. Hurlant de peur, c'est à ce même moment que ta sœur entra et se jeta sur lui afin de l'en arrêter, parfois cela pouvait dégénérer, habituellement elles étaient là l'une pour l'autre afin de défendre l'autre, mais Vanmala n'était pas encore rentrée de l'école, de justesse elle venait de passer le pas de la porte et c'est en grimpant rapidement les escaliers qu'elles partirent s'enfermer dans leur chambre. Tu ne pouvais pas t'arrêter de pleurer, ta sœur tentait de te calmer, d'essuyer tout ce sang sur ton visage, tes bras te faisaient quelque peu mal, ils avaient pris tous les coups lorsque tu tentais de protéger ton visage, ça allait finir par passer, mais tu es certaines que demain tu auras des bleus contre ta peau, facile à cacher avec des manches longues. Par chance, ton nez n'avait rien de grave, il n'était pas cassé "Je n'en peux plus!" Tu venais de hurler cela en pleurant à ta sœur, comme si tu espérais qu'elle trouve une solution à cela, elle est la plus vieille, elle a toujours su prendre soin de toi, te protéger. Rapidement elle passa ses mains dans tes cheveux bruns, te regardant droit dans les yeux, elle tenta de te rassurer en te faisant la promesse que tout ceci allait finir par cesser un jour.

"Elle est morte!" Sa voix résonnait encore entre tes oreilles. Morte comment? Putain! Mais qu'est-ce qu'il avait encore foutu. Tout ce que tu arrivais à faire, c'est fixer ce corps inerte qui jonchait le sol face à tes pieds, tu n'avais rien compris à ce qui venait d'arriver, la minute d'avant, tu buvais encore dans cette putain de bouteille de vodka à danser pieds nus sur le canapé et la minute d'après tout c'était stoppé, c'était bagdad dans ta tête, ton cœur battait la chamade, tes yeux explosé étaient rivés sur cette tignasse blonde échouée au sol. "Merde Lysea  bouge ton cul!" Tu n'avais pas saisi tout ce qu'il avait dit avant, tu cherchais un sens à cette histoire, tu ne savais pas quoi faire, tu restais comme une pauvre imbécile fixe sur ton canapé, tu étais tellement déchirée que tu n'arrivais plus à penser de ce qui était bon à faire ou non. Appeler les flics? Une ambulance? Cette simple idée ne t'était pas venue en tête, non, tu te laissas seulement tirer par cette main masculine qui t'avait chopée le poignet afin de quitter cette chambre de motel. Tu ne t'étais pas retournée, tu l'avais laissée là, agonissant au sol, enfin elle était dorénavant bel et bien morte, elle ne soufrait pas, percuter cette tête contre cette table lui avait brisée d'un coup sec la nuque ne lui laissant alors aucune chance d'en survivre. Toi, telle une lâche tu avais fuit toute responsabilité, à vivre ta putain de vie parmi tant d'autres, personne ne ce doute que ton amie est morte sous tes yeux, que ton copain de l'époque t'avait arraché de cet hôtel, ce petit con tu l'avais quitté trop minable selon toi, quelle personne pouvait abandonner une autre? Tu n'as aucune excuse, tu n'avais pas qu'à prendre ce que tu as pris ce soir-là, tu te serais conduite comme une adulte, chose que tu n'arrives toujours pas à être aujourd'hui. Personne ne ce doute de cette histoire, même ces flics ne t'ont pas reliée à cette mort, on peut dire que tu t'en sors bien et pourtant ça finit par te ronger peu à peu de l'intérieur et la culpabilité resurgi.

Allongée sur le sol de ta salle de bain, des milliers de petites étoiles venaient de ce dessiner sur ton plafond, non tu n'avais pas collé ces stupides stickers qui s'illuminent dans la nuit, c'était seulement ton imagination qui te jouait un sale tour. Tu regardais le plafond, le sourire béat, tu ressemblais à une idiote avec ce visage, mais tu t'en fous, car tu te sens bien, tu ne penses plus à ta vie pourrie et tu te laisses emporter par ce semblant de bonheur que t'offre ce produit, tu ne peux pas demander mieux. Que t'était-il arrivé dans la vie pour que tu tombes si bas? Ta mère est morte, ton père est alcoolique, ta famille a disparu et tu n'as personne sur qui t'accrocher. Tu es seule au monde, tu l'as cherché, tu as laissés tomber ta soeur pour t'échapper, ils ne peuvent même pas t'épauler lors des coups dur, non personne, puis tu commences à traîner avec les mauvaises personnes, les hommes avec qui tu pensais finir ta vie t'avait lamentablement arraché le cœur sans remords. Tu sais ces fois où tu te retrouves à pleurer comme une madeleine sur ton lit, les yeux rouges, le nez qui coule, ces fois où tu ressembles à un hamster clown, car tu pleures tellement que ton cerveau semble prêt à exploser, tu te vides de toute ton eau que tu à besoin de chopper rapido une bouteille d'eau afin de te réhydrater afin de ne pas crever si possible entre deux larmes. Tes mouchoirs jonches le sol, tu es vide, ton cœur est parti, tu as juste envie de crever sur le moment, mais tu n'as pas les couilles pour le faire, cela ne servirait à rien après tout de t'éliminer pour un peu de testostérone, tu n'es pas si atteinte, non, le lendemain ça ira mieux, mais le vide ne sera pas comblé. Ton cœur n'est plus qu'un souvenir, tu n'as plus goût à rien, les hommes sont cons, tu t'étais dit que plus jamais tu tomberais amoureuse, jusqu'au prochain beau-gosse qui croisera ton chemin. Sauf qu'arrivé à un moment, tu ne finis plus par y croire, l'amour ne t'es pas possible, cela n'existe que dans les contes pour enfants, tu ne fais pas partie de ces princesses qui finiront la bague au doigt.. bah non, tu es une collectionneuse de connards qui finissent peu à peu par emporter une partie de toi-même.

Tu as fini par changer, bon tu restes toujours cette petite conne qui fait chier son monde, mais tu as arrêté de te pourrir la santé avec ces conneries, du moins tu essayes, car ce n'est pas tous les jours faciles, il est encore dur de finir par totalement s'en défaire, mais tu arrives à survivre. Tu reprends ta vie en main. Tu vis au jour le jour, sans te préoccuper du lendemain, tu ne te projette pas dans l'avenir, tu ne fais pas de plan, rien. Tu es une personne parmi d'autres, tu évolue dans cette ville, on arrive à te repérer facilement, car tu es celle qui a un caractère de merde, tu es celle qui ouvre un peu trop ta grande gueule, tu es celle qui fait trop la fête... tu es tout simplement celle qui emmerde le monde.

Et puis, il y a lui. Ce grand gaillard qui t'accompagne si souvent, cet homme qui te fait malgré lui changer ton regard sur les relations affectueuses homme/femme. Nolhan Blackburn, plus connu sous le nom du perturbateur. Il suffit d'un regard venant de lui pour que tu te sentes si.. étrange, il y a cette chose au fond de ton estomac, ces picotements, cette euphorie qui s'empare de ton corps au simple fait d'être en sa présence. Est-ce lui? Celui qu'on attend toute sa vie afin de vivre son propre happy ending? Pfff, non tout ceci ne sont que des foutaises inventées pour faire rêver les plus naïves d'entre nous. Et pourtant.. et pourtant il te rend étrange, comme si tu devenais une tout autre personne en sa présence, tu en deviens presque bête, il te rend bête, il te retourne les neurones, il te fait fait rêver, c'est on Graal, une tentation, un désir, tu brûles intérieurement pour lui. Tu refuses pourtant de te l'avouer, tu restes aveugle sur ces sentiments naissants, tu es une tête brûlée, tu continues à vivre comme si de rien n'était. Une partie de toi reste traumatisée par a force qu'un homme peut avoir sur la femme, traumatisée par ces arracheurs de cœurs qui ont croisé ton chemin, tu n'es qu'une simple âme égarée, l'amour a fini par te détruire un jour, tu t'es retrouvée seule, anéantie, blessé, ton cœur s'en remet à peine. Les morceaux se recollent peu à peu les uns aux autres, Nolhan en est-il la colle? Depuis que vos chemins se sont croisés tu retrouves ce petit bonheur qui te manquait, tu entraperçois la fine lumière au bout du tunnel, mais ce chemin reste encore et toujours semé d'embûche, un jour tu réussiras peut-être à vivre ta part de bonheur et il semble être candidat idéal, celui capable de te réparer sans qu'il en soit conscient.