Le nez blanchi, invisible sur ta peau blafarde. C'était trop facile de faire la gentille à l'entrée pour te démolir le corps à l'intérieur. De l'intérieur. A force d'alcool, de clope et d'on-ne-sait-quoi. Bâtir son existence sur les morceaux de vide. Ne garder qu'un gouffre. Les pieds dans le vide. Le corps en suspend. L'attente de connaître l'issu de toute cette horreur. Vivre en tant que morte. Ou mourir sans avoir bien vécue. D'un chemin ou d'un autre, rien ne te satisfaisait. Mais tu croyais plus en Dieu, tu croyais plus en l'Homme, tu croyais plus en toi. Tu croyais plus en rien C'était plus si utile de tenter de te sauver si ton reflet dans le miroir te donnait encore plus la gerbe que les pouffiasses mexicaine qui vendait leurs jolies fesses aux abrutis.
Tu étais à toi seule l'incarnation de la rage et du pathétisme. A observer, solitaire, irritée le peuple du Delirium. Enlacés, collés-serrés, prêt à se faire sauter, ça et là. Quand vient ton tour ? Tu rêves que de ça, toi, d'oublier dans les draps d'un illustre inconnu. Embaumé son appartement avec la volute de fumée de ta cigarette dégueulasse, voler deux-trois babioles, oublier son nom, son visage. T'enfuir. Et recommencer le lendemain.
Alors tu te trémousses, godiche aguicheuse contre le corps de tu-ne-sais-plus-qui. T'en a pas grand chose à foutre. Il a une odeur de mâle en sueur, assez dégueulasse, presque intriguant. Assez pour te guider à lui et en faire ta proie d'une nuit. Pour fuir l'image d'une ombre. L'ombre du démon. Le démon de ta vie. Ta vie en cendre. Déjà piétinées, souillées. Et un seul nom à l'acide aux bords des lèvres. EDEN.
- Fils de pute. Ça siffle entre tes lèvres. Ta langue claque sur ton palet. La farce. Maman aurait rit, elle se serait bien foutu de ta gueule, elle aurait bavassé sur Dieu qui te remet dans la gueule toutes tes erreurs et tes fautes. Sombre conne. - Pardon ? - Ta gueule toi.
rage intemporelle (eden)
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