la petite histoire

Beau Malheur

On a tous joué à ce jeu, celui avec la marguerite, celui ou à chaque pétale retiré, on prononce le fameux : « je t’aime… Un peu, beaucoup, passionnément à la folie, pas du tout... » Celui que l’on pratique généralement suite à coup de cœur, ou suite à une rupture pour se remonter le moral. Mais cette fois-ci les règles vont quelque peu changer, parce qu’on ne va pas l’appliquer à un moment de la vie pour une seule personne mais pour une vie en faisant rentrer plusieurs protagonistes.

Elle l’aime… Un peu, sa mère, ce nom de famille d’origine Irlandaise Fennelly, qu’elle porte comme une croix. Il faut savoir que la naissance de la petite n’était pas vraiment désirée, un accident comme il peut en arriver lors d’un moment charnel entre deux personnes consentantes. Consentante mais qui n’ont jamais appris à s’apprécier, en effet la tête blonde a vécu chez sa mère toute son enfance, à s’entendre dire à longueur de journée qu’elle n’était pas désirée, qu’elle n’avait rien à faire ici, qu’elle aurait mieux fait de ne jamais voir le jour. Cette femme, cette mère brisée par la vie, une femme atteinte d’une addiction, l’alcool, qui n’a jamais réussis à s’en séparer, une Livia qui a dû grandir trop vite pour son âge, qui a dû prendre de nombreuses responsabilités, qui a parfois dû prendre soin de cette mère incapable de prendre soin d’elle-même. Livia n’a jamais aimé cette femme, sa mère, elle l’aurait voulu pourtant, être comme toutes ses copines de classe, à parler de choses et d’autres avec elle, qu’elle lui fasse faire c’est devoir, qu’elle vienne la chercher. Une enfance ruinée, jusqu’à l’apparition de cette lettre dans cette boîte. Une simple lettre avec son prénom écrit sur le dessus. Elle avait douze ans et était épuisée de cette vie de privation.

Beaucoup, passionnément, son père, son deuxième nom de famille, cette fois d’origine Italienne, qu’elle porte comme un cadeau, après avoir l’avoir rajouté à celui de Fenelly. Il est son sauveur, celui qui lui a tout apporté, une nouvelle vie, un renouveau à l’aide d’une simple lettre découverte dans cette boîte à l’entrée du pavillon qu’elle partageait avec sa mère. Elle était dans un anglais approximatif, mais parfaitement compréhensible, elle l’a relu de nombreuses fois avant de se décider à composer le numéro inscrit à l’intérieur. Plusieurs pronto plus tard et voila dans une ville lumière comparée à la triste terre qu’est Cork, voila à présent à Naples. Une toute nouvelle vie s’est offerte à elle, une vie qu’elle n’aurait jamais imaginé, une vie normale en somme mais qui représente tellement pour la jeune femme. Une vie au sein de laquelle, elle a pu profiter de son adolescente, tombée amoureuse, faire la fête, faire de nouvelles expériences. Elle a connu découvert, tellement à Naples, tellement qu’elle n’a jamais réussi à réaliser, d’ailleurs aujourd’hui encore elle ne réalise toujours pas. Un père qui n’a toujours voulu que son bonheur, un père qui n’a eu que pour unique cette Livia qu’il chérit plus que tout au monde, un père qui lui permettra de continuer loin des frontières Italiennes, Phoenix, les États-Unis.

A la folie, ses études, une véritable passionnée comme on en fait plus. Prenez le risque de lui parler de Jeff Koons ou autres Roy Lichtenstein et vous pouvez être certain d’y passer de longues, très longues minutes. Elle avoue très facilement être barbante sur le sujet, mais elle ne peut se contrôler, il s’agirait presque d’un besoin vital, un autre oxygène. Pour elle il ne fait aucun doute, qu’elle terminera ses jours entourés des œuvres de ses artistes préférés, sa vie professionnelle elle la voit dans une galerie d’art contemporain, ou bien dénicheuse de pièce pour de riches clients pour ensuite terminer par ouvrir sa propre galerie, avec ses œuvres personnelles et celle de talents tout nouveau.

Finalement pour le pas du tout, il n’y a pas personne pour le moment, pas même d’anciennes conquêtes qui lui auraient brisé le cœur. Elle n’en vient à détester les gens pour s’y peu, elle voudrait mais elle n’y arrive simplement pas.