(SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici.
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Edwin F. Chester
◭ messages : 15 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Ven 17 Jan - 21:49
Sheena et Edwin.
L'enfer est vide, tous les démons sont ici.
Delirium. Un simple nom emprunt de mille et une promesses. Chaque année, cette boîte de nuit sélect faisait parler d'elle à Phoenix et même dans ses environs les plus proches comme les plus éloignés. Il n'avait jamais foulé de ses pieds le sol de cette antre encore méconnue, mais Edwin le regrettait fortement désormais. Il ne pouvait laisser passer une année de plus sans pouvoir clamer haut et fort que oui, il s'était laissé allé au Délirium. Il n'en connaissait pas les secrets les mieux cachés, il ne savait de ce nom que la boîte de nuit huppée aux mille strip-teaseuses et aux multiples cocktails. Cela, déjà, suffisait à être un programme très alléchant. Suffisamment pour qu'il empoigne son téléphone et envoie un sms d'invitation à Sheena, la belle Sheena, celle a qui il avait offert diverses promesses affriolantes, la seule femme pour laquelle il pouvait quitter le doux confort du célibat -relatif, bien entendu, sa relation avec Jewell l'interdisant malgré tout de se dire célibataire-. Elle n'avait pas tardé à répondre. Oui. Une boîte de nuit était bien l'un des seuls endroits, à Phoenix, qu'ils pouvaient fréquenter éhontément sans avoir à se cacher de peur d'apercevoir la tignasse brune d'un Lloyd justement remonté.
Il avait enfilé un jean et une chemise à la fois classe et standard. Edwin n'avait aucun doute de pouvoir y entrer, sa belle gueule de mannequin, accompagnée, en plus, de la sulfureuse beauté de Sheena, n'offriraient même pas un doute à l'esprit des armoires à glace qu'il songeait voir dès son arrivée. Au volant de sa Porsche rouge, par ailleurs, il savait qu'il attirerait l'attention et les faveurs des contrôleurs. Pourtant, il n'entra pas immédiatement. Sheena et lui devaient se retrouver sur le parking, et il n'y voyait pour l'instant personne. Sa clope au bec, il ne tarda pas à sortir, à l'allumer. A attendre sa belle.
Sheena T. Jackson
◭ messages : 1772 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: Re: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Dim 19 Jan - 2:32
Je révisais sagement lorsque mon téléphone, posé négligemment sous une tonne de livres, vibra frénétiquement. Un message. Un seul suffit pour inventer un mensonge destiné à mes parents rejoints prestement dans la cuisine. Un seul suffit pour que je prévoie un taxi à l’heure convenue. Un seule suffit pour que j’abandonne ma vie estudiantine pour un rencard avec le bel Edwin. Edwin qui le plus simplement du monde, me propose une soirée dans la boîte la moins réputée de Phoenix. La moins attirante, sauf aujourd'hui. La nuit promettait d’être grandiose, à la hauteur du couple atypique que nous formons. Pour une fois, une fois seulement, nous pourrons nous afficher au vu et au su du commun des mortels sans avoir à craindre la rumeur, celle qui s’étend comme une trainée de poudre jusqu’à mon frère. Alors, je n’ai pas négligé mon effort. J’ai laissé mes cheveux tombés en cascade dans mon dos et j’ai revêtu une robe noire. Je suis chic et simple et, je l’espère, sensuellement belle. Puis, dévalant l’escalier, j’ai salué ma famille à la hâte pour grimper tout aussi vite dans cette voiture jaune qui, de secondes en minutes, me rapproche du lieu de rendez-vous.
Alors que, perché sur mes talons aiguilles, je chemine lentement jusqu’à l’entrée de la boîte de nuit, je suis happée par une foule qui, comme un seul homme, se dirige vers le Délirium. Je ne sais pas grand-chose sur la soirée qui m’attend. Pourtant, je suis confiante. Je sourirais presque à mon prochain si je n’étais trop concentrée à sonder l’horizon pour retrouver mon cavalier. Il n’était pas bien loin cependant. Il surplombe la plèbe masculine de toute sa superbe. Il est si beau, que mes traits s’habillent d’une grimace joyeuse. Je ne craignais pas qu’il me pose un lapin, j’étais néanmoins soulagée de l’apercevoir. Trop impatiente, j’aurais détesté l’attendre au milieu de cette assemblée excitée à outrance par la soirée qui s’annonce. Alors, plus guillerette qu’à l’accoutumée – je soupçonne sincèrement m’être laissée entrainée par la gaieté ambiante – j’approche sans crier gare de mon adonis qui, j’en suis certaine, est parvenu sans le vouloir à attirer tous les regards. « Salut bel inconnu » lui adressais-je avec entrain. « Vous attendez quelqu’un ? » La comédie sonne faux. Les mains posées sur ses joues, je lui vole déjà un baiser. « Tu sais ce que les mecs là racontent ? Le patron aurait invité un DJ hyper tendance dont il cacherait le nom depuis des mois. Il l’aurait lu sur internet. Ils ont réussi à titiller ma curiosité. Je t’avouerais. On devrait peut-être songer à se mettre dans la foule, je suis pressée de savoir s’il s’agit d’un buzz… Ou pas. » Ainsi, le saisissant par la main, j’allais l’entraîner dans la file d’attente quand un videur – inconnue au bataillon – nous interpella sans grande politesse. « Vous deux. Vous pouvez entrer… » a-t-il ordonné avec une détestable pointe de mépris. Qu’importe. Je ne m’en souciais guère. Surprise, j’ai plutôt jeté sur Edwin un regard entendu…la soirée pouvait bientôt commencer.
Edwin F. Chester
◭ messages : 15 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: Re: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Lun 20 Jan - 21:19
Sheena et Edwin.
L'enfer est vide, tous les démons sont ici.
Elle était belle. Superbement belle. Sa robe noire lui allait à la perfection, tombait à merveille sur son corps aux délicieuses formes avantageuses. Elle marchait vers lui, dans l'obscurité naissante, et elle n'en était que plus belle, ses longs cheveux soyeux caressant la courbure de ses épaules. Il la laissa arriver à lui sans faire le moindre geste, sans même troubler le silence d'une taffe de cigarette. De multiples baisers couvrirent son visage alors qu'elle le saluait, aussi bavarde qu'à l'accoutumée, le ton aussi sur, les caresses aussi tendres. Edwin aimait cet aspect de sa personnalité, cette manie de parler, toujours plus, sans cesser. Elle parlait de tout, de rien, du DJ ou de son frère, d'une liaison ou de musique. Mais elle parlait. Avec entrain, optimisme. Elle accrochait les mots et les phrases pour en faire une superbe mélodie. Et lui, il écoutait, il buvait ses paroles avec intention, souriait de la quantité d'informations relativement importantes parfois, s'amusait de son hardiesse alors qu'il paradait, comme à l'accoutumée, avec le masque du calme et de l'indifférence. Il s'épanouissait dans le silence, elle dans la clameur, mais ils partageaient bel et bien une chose de taille : tous deux n’écloraient jamais mieux que dans la nuit. « Allons voir ça. » Il serra sa main.
Loin de toute once de sympathie, le videur leur donna l'autorisation bénie de fouler de leur pied l'enceinte du Delirium. De la musique forte passée sur enceintes dont les basses faisaient vibrer les fondations, une violente odeur d'alcool ici et là, de jolies femmes aux tenues provocantes, des hommes déjà saouls depuis une heure de l'après-midi, faune délicate que celle du Delirium. Il avisa un canapé toujours vide, y entraîna sa belle à sa suite. Installés, il l'aida a retirer sa veste de cuir rouge, avant d'interpeller une serveuse qui arborait une mini jupe plutôt douteuse et un simple haut de soutien-gorge pailleté. Où, encore, étaient-ils tombés ? « Un Jack pour moi, et un Martini blanc pour la demoiselle. » Elle acquiesça, disparu chercher les commandes, les laisser enfin seul. Edwin ne tarda pas à se retourner vers Sheena. Elle était là, si belle, assise sur ce canapé noir. Il refoula l'envie de se jeter sur elle avec difficulté, se concentra de nouveau sur l'ambiance de la soirée qu'il avait imaginé bien différente et laissa échapper quelques mots. « Je n'vois pas ce que ça a de si spécial pour qu'on m'en vante tant les qualités. » Il releva les yeux, les planta dans ceux de la jeune femme. « Toi, par contre, tu ne cesseras jamais de m'éblouir. »
Sheena T. Jackson
◭ messages : 1772 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: Re: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Lun 20 Jan - 22:59
Alors qu’il nous tombe du ciel une inopinée autorisation de resquiller la file impatiente, je ne peux m’empêcher de jeter un regard discret vers ces jeunes devant l’entrée. Certains, non contents d’être laissés pour compte, expriment leur mécontentement en gestes amples et agacés. D’autres, plus âpres, exigent quelques explications au videur hautain. Il les ignore et je fais de même. Entraînée par Edwin à l’intérieur, j’apprécie, sans autre forme de procès, d’être sans raison privilégiée. Franchissant en silence le seuil de la porte, j’ai directement été happée par la chaleur étouffante de la discothèque. L’air embaumait d’un mélange d’alcool, de transpiration et de parfums féminins bon marché. La décoration, extravagante et colorée, conférait à la boîte des tendances psychédéliques. Observant l’assemblée à la fois sage et outrageante, j’ai cru reconnaître, au bar, le fameux William qui, un soir de jalousie, m’a servi de faire-valoir pour m’éviter les affres de la honte face à un Edwin trop bien accompagné. Aussi, esquissais-je un sourire, prête à attirer l’attention de mon cavalier sur le pauvre bougre savamment chassé par le rusé mannequin, mais préférant profiter de son élan de galanterie. Certes, je n’ai jamais douté qu’il soit aussi gentleman que Don Juan. Néanmoins, la nature de nos relations, avant le mariage de Marlon, ne lui prêtait que peu d’occasions de s’afficher aussi courtoises. Ainsi, tandis que je m’installe sur le sofa de velours rouge repéré par l’œil avisé d’Edwin, je dus réprimer une soudaine envie de l’embrasser. Trop point n’en faut cependant. Les effusions d’affection en public souffrent des limites de mon exubérance. J’ai promis que jamais je ne l’étoufferais. Dès lors, à ma personnalité, j’impose une mesure effarante. D’autant que tout élan se serait vu abréger par l’accoutrement de la serveuse. J’ai travaillé dans des bars, j’ai même été strip-teaseuse à une époque. Jamais je n’ai été affublée d’un tel déguisement : jupe trop courte, bas résille, soutien-gorge blanc phosphorescent à paillettes roses. J’aurais volontiers troqué « Délirium » pour « l’antre du kitch ». Qu’importe. Je suis persuadée que malgré tout, je passerai une bonne soirée. La preuve étant, la musique, bien que pas exactement à mon coup, anime ma tête et mes jambes. Danser me démange un peu. Je nous accorde néanmoins le temps d’arriver et de nous installer. Le temps de me laisser interpeler par le commentaire d’Edwin. Il n’avait pas tort. Cette discothèque ne valait pas le tollé qui la précède. Par contre, ce compliment savamment glissé, lui, il méritait bien l’expression d’une déférence sincère. Ainsi, je m’approchai un peu pour élire et je l’attirai vers moi pour l’embrasser. « Je suis bien obligée de l’être. Regarde, la pimbêche là-bas. Elle ne décroche pas son regard. Elle essaie pourtant, mais c'est pas très probant. Faut dire que devant son mec, c'est pas fameux.» lui chuchotais-je ensuite à l’oreille pour enfouir ma tête dans son cou. « Tu devras donc me passer mes excès mon chou. Je déteste son manque de subtilité. Ce serait dommage d'avoir à faire du charme à son mec pour la faire fuir... » Evidemment, ma voix se tinte d’humour et de provocation. Je n’ai nullement l’intention de me détourner d’Edwin. Il me suffit amplement. Pourtant, s’il le fallait, je n’hésiterais certainement pas. Qui a dit que le couple excluait forcément jeu et défi ?
Edwin F. Chester
◭ messages : 15 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: Re: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Lun 20 Jan - 23:39
Sheena et Edwin.
L'enfer est vide, tous les démons sont ici.
Ils s'étaient enfin installés. Un univers morose, morbide presque. Edwin se sentit l'envie de regretter son arrivée dans ce club pourtant si sélect qui dégoulinait la médiocrité. Pourtant, lorsque son regard accrochait la jambe de Sheena, ou sa hanche, ou la couleur de ses cheveux, le vent balayait cette tempête de regrets qui ne demandaient qu'à tourbillonner dans sa tête. Non. Loin, très loin d'ici, ils désertaient la place, remplacés par le parfum délicat de sa belle. Le jeune mannequin goûta au baiser de sa promise, un baiser qui, pour une fois, eut le goût sucré de l'affection sincère. Ils étaient ensemble. Plus ou moins officiellement. Ils s'affichaient sans plus se poser de question, et cette nouveauté même méritait milles fois d'être célébrée par de si beaux baisers. Lorsque Sheena rouvrit la bouche pour une parole, c'est un regard d'incompréhension et d'amusement qu'il laissa flotter sur elle. Elle venait d'agripper son visage pour l'embrasser, aussi il se trouvait dos à cette femme dont elle vantait l'attention indéfectible. Pourtant, un délicat sourire s'empara de ses traits. Dire qu'il n'en avait pas l'habitude aurait été un cruel mensonge, tout autant que nier la flatterie qui caressait son égo. Lorsqu'elle glissa sa tête dans son goût, il goûta à cajolerie tout en cherchant du regard la femme dont elle avait mentionné la présence. Une fort jolie femme, rousse, qui se trouvait en bien mauvaise compagnie. Si Sheena n'avait pas été là, il se serait sans le moindre doute empressé de l'en débarrasser. Évidemment, il n'en fit rien, balaya ses pensées d'un revers de la main imaginaire.
Les doigts sur les cheveux de Sheena, il regardait cette femme, le sourire aux lèvres. Rendre jalouse les autres femmes lorsqu'il attisait le désir était un petit jeu sadique auquel il aimait à se plier. Avec elle, cette jeune Jackson à la blondeur étincelante, il pouvait tout se permettre, faire ressortir les côtés les plus obscurs de sa personnalité diabolique et noire comme l'enfer. Elle était à même de comprendre, tout en conservant cette angélique apparence. Fascinant bout de femme. D'autant plus fascinant lorsqu'il écouta la suite de ses propos, qui suffirent à élargir un sourire déjà à son apogée. Un sourire sadique qui seyait si bien à l'antre dans laquelle ils évoluaient. « Va jouer Sheena. » Regard toujours vrillé sur cette femme qui ne cesse de le dévisager. Autorisation. Directe. Distincte. Comme si elle avait besoin de sa permission, il se permit de la lui accorder. Pourtant, il ne s'en tint pas là. « A une condition. » Il lâcha enfin la rouquine du regard, reporta ses prunelles étincelantes de jeu et d'envie, de désir et de plaisir sur sa compagne. Elle était belle, lumineuse, et elle aimait leurs amusements. Elle avait promis que rien ne changerait, et elle tenait sa promesse. Ils demeureraient le plus splendide couple joueur et sadique de cette foutue planète. Il déposa un doigt délicat sous le menton de la jeune femme, la força à relever le visage, approcha ses lèvres des siennes. Quelques centimètres seulement. Puis enfin, il murmura, assez fort cependant pour que sa voix couvre le vacarme des basses. « Séduis moi, comme tu le séduiras. » En même temps. Ressentir du plaisir à voir sa copine séduire un autre homme que lui. A admirer ce spectacle, tranquillement avachi sur son canapé, jambes croisées, le regard braqué sur eux comme s'il admirait un spectacle à la télévision, son whisky à la main. Et voilà que la serveuse lui amenait sa liqueur, déposant sur la table le Martini de la demoiselle. Il laissa traîner des prunelles vagabondes sur son ventre plat et sa poitrine rehaussée, lança un clin d’œil moqueur à sheena. Le jeu pouvait débuter. Le spectacle promettait d'être grandiose.
Sheena T. Jackson
◭ messages : 1772 ◭ arrivé(e) le : 27/12/2013
Sujet: Re: (SHE.) l'enfer est vide, tous les démons sont ici. Mar 21 Jan - 16:02
Un regard trop appuyé, une rousse trop audacieuse accompagnée d’un homme insipide, une ambiance à mille lieues de sa réputation et un soupçon de jalousie, tous les ingrédients étaient réunis là, juste sous leurs yeux… parce qu’entre l’étudiante et le mannequin, rien ne devait changer. Absolument rien. Certainement pas leur besoin irréfutable de se chercher comme hier, se défier comme d’antan ou se tester comme jadis. Aussi, persuadée qu’il y trouverait quelques avantages, exposa-t-elle à Edwin l’ébauche d’une règle, celle de leur nouveau jeu, un jeu qu’elle aurait sans surprise pu intituler : « Tu veux mon mec, je prends le tien ». Il ressemblait étrangement à une loi du Talion avec pour toile de fond un soupçon de possession. A l’instant même où ces mots franchirent la barrière de ses lèvres, elle sut que le jeune homme s’amuserait de cette inattendue proposition. Ils sont faits du même bois, ils sont une évidence. Dès lors, le sourire d’Edwin ne l’étonna pas vraiment. Au contraire, elle s’en réjouit autant que de son baiser, ce baiser authentique qui s’habillait déjà d’un éclat de malice. Évidemment, d’aucuns ne pourraient comprendre leur viscéral besoin de liberté, cette nécessité presque perverse de se mettre en danger et ce désir perpétuel d’être ensemble. Eux-mêmes peineraient sans doute à l’expliquer. Qu’importe, ils se délectaient mutuellement de leurs frasques. Ils se moquaient bien du qu’en-dira-t-on, ils étaient eux, avec leurs qualités, leurs défauts, leurs envies, aussi malsaines fussent-elles. Après tout, combien d’hommes entendraient le sous-entendu de la jeune Jackson ? Et quand bien même, combien lui accorderaient le plaisir d’alpaguer un homme, un autre, un danger potentiel ? Faut-il être fou ? Narcissique ? Inconscient des souffrances qui impliquerait toute rupture ? Il n’empêche qu’il sourit et qu’elle, les lèvres pincées entre ses dents affichait le masque bien connu de la satisfaction. Elle trépignait d’impatience, piétinait, jetait même quelques regards intéressés sur sa victime, planifiant déjà son approche. Si elle accorda à nouveau toute son attention à Edwin, c’est qu’il vient chercher son menton, l’obligeant alors à cadenasser ses pupilles aux siennes, qu’elle entende parfaitement ses conditions. Il attendait qu’elle le séduise autant que l’autre insignifiant. Les mots glissèrent sur ses lèvres, lèvres qui s’animèrent enfin pour quelques mots : « Trop facile. Je n’ai jamais cherché à séduire que toi.» lui souffla-t-elle en réduisant l’écart de leurs lèvres. Elle ne l’embrassa pas pourtant. Interrompue par la serveuse, elle réprima son désir pour interpeler la trouble-fête. « Un instant » dicta-t-elle tandis qu’elle récupérait sans son soutien-gorge quelques billets. « Vous voyez l’homme là-bas ? Juste à côté de la rousse au bar ? Servez-lui une coupe de champagne de ma part. » L’autre dodelina de la tête et chemina sans piper mot vers sa nouvelle commande. Sheena, par contre, avala une gorgée de son martini, réajusta sa robe, glissa sa main dans ses cheveux et, un clin d’œil destiné à Edwin plus tard, elle entra en scène. Elle dit : « J’espère que vous aimez le champagne… j’aurais volontiers choisi autre chose, mais quoi de mieux pour célébrer notre rencontre n’est-ce pas ? » Main dans les cheveux, jeux de hanches, contact subtil, une main sur un torse, un souffle dans un cou et parler encore et toujours plus près, sous l'oeil mauvais de l'ingrate hypnotisée par Edwin. Son Edwin. Finalement, les mots ne comptaient pas vraiment. Seule son attitude révélait tous ces dons d’ensorceleuse. L’homme était conquis… au point qu’il ne remarqua pas l’ombre d’Edwin que Sheena, durant son entreprise, couvait des yeux quelques fois.
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