la petite histoire

allô maman bobo (...) j'suis pas beau

Elle est froide. Tellement froide. J'ai beau crié après elle, elle ne répond plus. Je me blottis contre elle mais elle ne se réchauffe pas. Maman... Pourquoi tu ne te réveilles pas ? Maman (...)
Il revient, il est presque là, j'entends ses doc martens claquer sur le carrelage. Je me cache derrière le fauteuil mais très vite il me repère. Je pleure mais il s'en fiche, il dit que c'est ma faute, que c'est moi qui l'ait tué... Tout cela est faux. C'est sa faute, pas la mienne. Je m'endors à moitié conscient, assomé par les coups.
Je me réveille en sursaut, mon ventre gargouille et maman est toujours allongée sur le sol de la cuisine, froide. Je trouve des petits pois dans le congélateur et j'en mange quelques-uns malgré qu'ils soient périmés. J'ai mangé des tas d'autres choses mais je ne sais même plus quoi... Maman réveilles-toi !

Je me réveille, je crie. Comme chaque nuit. Elle hante mes nuits cette prostituée. Ma mère. Celle qui m'a abandonné en mourant d'une overdose. Oh elle s'en foutait bien de laisser son fils derrière elle malgré son mac ivre et violent. Oui, elle s'en fichait. Elle s'en fichait de me laisser là pendant 3 jours avant que les voisins s'en rendent compte. Elle s'en fichait (...)
Chaque nuit ce rêve me tue un peu plus. Il ne change pas. C'est toujours la même chose. Chaque nuit je me réveille en hurlant et je ne peux plus me rendormir. Quand ce n'est pas ce rêve, c'est un autre ou son putain de Mac me frappe avec la ceinture ou me brûle le torse avec sa cigarette. Chaque nuit c'est la même chose. Mais elle s'en fout, elle est morte...

J'ai été adopté à l'âge de 4 ans par ma mère actuelle. Elle était médecin et ne pouvait se résonner à me laisser à l'assistance. J'étais trop torturé pour qu'on m'envoie dans une famille d'accueil, selon elle. C'est la meilleure chose qu'il me soit arrivée. Grâce à mes parents, j'ai pu monter ma propre entreprise, voler de mes propres ailes. Grâce à eux, je suis presque bien. Pas heureux, mais pas malheureux. Quand j'étais petit, j'étais toujours mort de faim. Je ne veux pas que d'autres personnes ressentent ça alors, par mon métier, je veux nourrir la planète. Ou du moins une partie. Mon entreprise est là pour ça. Mon argent, est là pour ça. Je suis né pour ça.
Oh je ne serai jamais heureux, je n'ai pas le droit. Ma mère me le répétait sans cesse et j'ai fini par y croire. Personne ne peut me rendre heureux. Pas même ses femmes qui assouvissent mes besoins en se pliant à mes 4 volontés tout ça parce que je suis Hermès Grey. Non, pas elles. Je ne serai jamais heureux.