Je marchai depuis des heures et il n’y avait toujours rien.  Je ne savais pas où j’étais, je ne savais pas depuis combien de temps j’étais partie mais je savais une chose, je n’étais toujours pas arrivé. Je n’avais jamais quitté Las Vegas, je n’avais jamais quitté ma ville et là, j’étais partie de mon Etat pour aller en Arizona, plus précisément à Phoenix. Je commençai à comprendre la folie de mon geste. Pourquoi avais-je fait cela ? J’avais tout quitté pour rejoindre Lhoas alors que je n’avais plus de nouvelles de lui depuis quelques semaines. J’avais laissé ma sœur, qui ne tarderait certainement pas à me rejoindre, mon appartement, mon travail pour lui alors que je le connaissais à peine. Certes, nous étions mariés mais, il m’avait laissé, il m’avait abandonné à Las Vegas pour régler je ne sais plus quelle affaire. Alors J’étais partie, comme cela, sans préparer mes bagages, sans le prévenir. Est-ce que j’étais amoureuse de lui ? Est-ce que je tenais réellement à lui après avoir passé si peu de temps en sa compagnie ? Peut-être bien.  Peut-être que je n’étais qu’une fille naïve, tombant amoureuse du premier venu, du premier à me prêter de l’attention.   « C’est là ! » Je vis soudainement un petit panneau apparaître indiquant l’entrée de la ville de Phoenix. Je ne m’étais pas perdu, j’étais enfin arrivé. Maintenant, il ne me restait plus qu’à trouver son cabinet d’avocat. Au bout de quelques minutes de recherche, je décidai finalement de demander mon chemin à un passant qui m’indiqua parfaitement la route pour y aller, je n’étais plus très loin. Je me garai devant un immeuble et prenant mon courage à deux mains, je décidai finalement de grimper les escaliers pour rejoindre le cabinet. Là-bas, une femme m’accueillit, certainement la secrétaire et me jaugea de haut en bas. « Excusez-moi… Je suis venu voir Monsieur Donnovan… » « Il est occupé. » Me répondit-elle sèchement. « Oui mais c’est très important, je dois le voir maintenant. » Je n’avais pas pour habitude d’insister mais je ne pouvais plus attendre, j’avais fait tellement de kilomètre pour le voir. « Ecoutez Madame, je viens de vous dire qu’il n’était pas disponible pour vous. » Sentant la colère me monter, je décidai de jouer le tout pour le tout. « Je suis sa femme. » Et voilà, c’était dit, je venais de lâcher une bombe. Je n’avais jamais prononcé ces mots avant. « Femme ». Je suis sa femme.  Je lui appartiens, nous partageons un lien important. Je n’avais parlé à personne de ce mariage, de ce lien qui nous unissait parce que tout cela n’était pas concret pour moi, je ne savais même pas ce qu’il ressentait pour moi. J’avais prononcé ces quelques mots presque en les hurlant de frustration d’être retenu à l’entrée. Je posai ma main sur ma hanche, tapant du pied, bien décidé à tout faire pour le voir, même si pour cela, je devais abattre des cartes que je ne pensai jamais devoir jouer.